Objectifs d'entreprise et confrontation aux idéaux




Vignette Coaching

Objectifs d'entreprise et confrontation aux idéaux

Afin de respecter la confidentialité et comme toutes les histoires de coaching résumées sur ce site, ce cas de coaching est bien évidemment le produit transformé de plusieurs accompagnements.

Madame X, nouvellement promue cadre dirigeant dans un grand groupe international où elle exerce depuis 7 ans, souffre de procrastination : elle a tendance à beaucoup réfléchir sur les tâches et missions à effectuer et à les reporter à plus tard, ce que nous avons traduit en axe de coaching par « Trouver un meilleur équilibre entre action et réflexion. ». Elle dit ne pas comprendre ce qui lui arrive, ayant toujours été active et impliquée avant ce nouveau poste.

Une première écoute de Madame X nous fait toutes deux découvrir qu’elle perçoit comme particulièrement importants les enjeux et objectifs de son poste, et que cette situation provoque chez elle de la peur, peur qu’elle reliera plus tard à celle de l’échec et de la sanction, et qui lui fait adopter des stratégies d’évitement. Qu’avons-nous travaillé pour aider Madame X à sortir d'une quasi paralysie et à agir ?

Madame X est de type Pensée, ce qui selon Jung et le MBTI, lui « permet de connaître la signification de ce qui existe » et met en lien les représentations. A travers des séances de Dialogue Intérieur, Madame X réalise que dans sa relation au monde extérieur comme à son propre monde intérieur, elle s’identifie fortement à sa fonction Pensée, fonction. Identification d’autant plus forte que c’est cette fonction dominante qui lui a permis dans son histoire scolaire et professionnelle d’atteindre des résultats et d’obtenir la reconnaissance de personnes importantes pour elle.


Objectifs d'entreprise et confrontation aux idéaux
Elle découvre à travers l’évocation de situations concrètes vécues au travail que sa fonction Sentiment, qui permet de connaître la valeur de ce qui existe, est déficitaire, et se manifeste, en période de stress, tantôt par excès, tantôt par défaut.
Elle se confronte alors, toujours dans une séance de Dialogue Intérieur à partir de situations opérationnelles, à l’intensité de ses éprouvés, et commence à établir une relation affective avec ses représentations. Sa fonction Pensée, débordée, ne l’entend pas de cette oreille, et résiste en affirmant « ah voilà du nouveau, il va falloir organiser et freiner cela ». Comment faire pour desserrer l’étreinte de cette fonction Pensée, qui attire à elle également la fonction Intuition, pourtant forte chez Madame X, et qui aimantée ainsi, ne lui permet plus de voir les possibles qui gisent en elle et dans les situations opérationnelles qu’elle rencontre ?
Pendant ce temps, Madame X commence à douter : elle a des objectifs élevés à atteindre et ne voit plus très bien le lien entre ce travail de coaching et son quotidien dans l’entreprise. L’image qu’elle a d’elle est trop négative par rapport à son idéal d’efficacité professionnelle et son intériorisation des normes.

Madame X constate alors que ses ambitions dépassent largement celles, pourtant élevées, de sa direction. Nous rencontrons, en Dialogue Intérieur, cette part d’elle-même qui, dit-elle, « aime se fixer des objectifs surhumains, et qui est obsédée de perfection ». Elle nous emmène à faire une incursion dans l’histoire de Madame X, et à rencontrer une figure qui dicte la norme, favorise démesurément l’excellence intellectuelle, au détriment d’une expression personnelle plus libre et plus incarnée. Nous touchons alors son complexe paternel, à travers ses relations crispées, dans l’entreprise, avec des homologues ou des supérieurs hiérarchiques idéalisés faisant figure d’autorité. Ce complexe paternel qui l’envahit accentue le sentiment de concurrence, ceux de ne pas faire le poids, de ne pas être à la hauteur, et ces conduites d’évitement et de procrastination.

Par ailleurs, si son introversion confèrait à Madame X profondeur de pensée, elle était aussi un moyen de se débarrasser de la réalité extérieure, C'est cette confrontation vivante avec cette figure d'autorité, par le Dialogue Intérieur, qui a permis à Madame X d'aller vers plus d'extraversion et de sentiment, et de dessérer ainsi l'étau de sa fonction Pensée.


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Madame X commence à remettre en cause son idéal d’elle-même, et son besoin de perfection, qui n’est pas atteignable et la place dans une position de découragement, paralysée par l’enjeu. Elle en arrive à remettre en cause son identification à une image, un idéal du moi qui se présente comme « celle que j’aimerais être, enfin satisfaite d’être conforme à ce que je perçois comme bien et bon». D’un autre côté, au cours de séances importantes, Madame X réalise qu’elle peut difficilement se passer de ce besoin de perfection, car se tromper ou faire des erreurs serait s’exposer au blâme : pendant son développement, les réprimandes des autres l’ont affectée et son propre jugement très critique contre elle-même, s’est éveillé. Elle cherche à regagner cette estime perdue sous la forme d’un idéal du moi élevé.

A ce stade du coaching, après 5 mois d'un travail qui a touché également d'autres plans, Madame X réalise que le coaching lui permet d’identifier ses évitements, d’y réagir plus rapidement. La lutte contre son idéalisation de cette figure d'autorité, qu'elle retrouve dans ses supérieurs fonctionnels et hiérarchiques, lui permet également de gagner en autonomie et force de propositions au sein du Comité de Direction. Madame X réalise qu’elle s'est trop longtemps refusée "à entrer dans une situation concrète, de crainte de tacher la blancheur de lis de son chemisier », comme l’écrit Marie-Louise Von Franz, et qu’il s’agit pour elle de mettre un pied dans la vie, de toucher le sol, au lieu de se réfugier dans la pensée.

Nous retrouverons Madame X dans de nouvelles aventures, à l'article « Le Féminin et le Masculin en Entreprise».
C'est avec ce travail à partir de la Sensation, fonction psychique, selon Jung, de perceptions du monde interne ou externe à partir des sens, que Madame X pourra se confronter à l'action et commencer à aborder les rives du féminin.

Questions pratiques

Objectifs d'entreprise et confrontation aux idéaux
Par delà cette vignette, un certain nombre de questions concernant les objectifs se posent aux entreprises,

Pour Freud, l’idéal du Moi, instance psychique qui représente le modèle auquel la personne cherche à se conformer, est une notion clé, au carrefour entre l’estime de soi, les identifications aux parents, et les idéaux collectifs.
Le Surmoi est la structure morale (conception du bien et du mal) et judiciaire (capacité de récompense ou de punition) de notre psychisme. Le Surmoi, quand il n'y a pas assez de jeu - de je - a un aspect normatif, l’idéal du Moi comporte un aspect motivation vers une finalité.

Sur un plan collectif, de plus en plus, l’entreprise inscrit le travail et le succès professionnel comme moyen de réussite permettant de répondre aux besoins de réalisation des individus.
Comme l'ont montré V. de Gauléjac et N. Aubert, le concept d'excellence permet de servir les intérêts de l'entreprise et de ses collaborateurs en imbriquant leurs objectifs respectifs. Il représente :
  • Le meilleur moyen pour mobiliser l’individu afin que l’entreprise réalise ses objectifs
  • Un puissant vecteur de mobilisation et de construction existentielle pour l’individu.
La notion d’excellence viendrait donc pour certains combler un manque de référent existentiel.

Certains collaborateurs semblent se soumettre à “ la direction ”, ainsi qu’ils la nomment souvent, au même titre que l’enfant obéit à ses parents. L'infantilisme - et nous avons tous nos infantilismes- réduit toujours la capacité d'innovation et de création dont ont tant besoin les individus et les entreprises. Les exigences du surmoi collectif dictent ce qui est bien ou mal, à travers notamment la fixation des objectifs et l'évaluation de l'atteinte des objectifs, et à travers le réglement intérieur, nécessaires au fonctionnement de l’entreprise, mais aussi à travers les conduites prônées, permises et refusées. Quel est l'impact de ce surmoi collectif sur la vie et la productivité de l'entreprise ?. Peut-il avoir le même rôle inhibiteur que nous avons rencontré chez Madame X ?

Quel rapport le dirigeant ou le cadre dirigeant entretient-il avec son surmoi ? Quelles influences le dirigeant d’entreprise a-t-il sur le surmoi collectif ?
Selon la manière dont il se situe par rapport à lui, l'entreprise pourrait tendre vers la transformation, la conservation...

Quelles mesures pertinentes et efficaces le dirigeant d'entreprise et les cadres dirigeants peuvent-ils prendre afin de développer la capacité d'innovation de l'entreprise, et préserver son équilibre mental ?

Les accompagnements de Catherine Farzat permettent aux dirigeants, managers et experts de clarifier leurs positions et leurs actes par rapport à ces questions, et d'en tirer davantage de motivation (cliquer ic), d'autonomie, et une capacité accrue à prendre des décisions (cliquer ici).


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