La prise de décision


Étymologiquement, le mot décider vient du mot latin caedere, qui veut dire couper, trancher.
Décider, c'est choisir, parmi plusieurs possibles et dans un univers incertain, l'acte qui apparaît comme le plus pertinent pour atteindre un résultat voulu, dans un délai jugé souhaitable et possible, en utilisant au mieux les informations et les ressources disponibles.
A titre individuel comme plus collectif, une décision est un acte qui engage la personne, et l'organisation. Après cette décision, cela ne sera plus pareil - car nous incluons dans la décision sa mise en oeuvre-, on est bien dans l'idée d'une coupure et d'une irréversibilité.
Ainsi derrière le fait de décider il y a l'idée de prendre un risque, de pouvoir se tromper, mais d'y aller malgré le risque, qu'on a fait en sorte de réduire, mais qu'on ne peut pas proscrire..

Le processus décisionnel dans une organisation est sinueux, bien souvent le manager agrège des micro-décisions prises autour de lui. Parfois, et souvent dans les grands groupes, les processus décisionnels et organisationnels dépassent les managers.
Il n'en demeure pas moins vrai que l'autonomie par rapport aux décisions à prendre est un des critères d'évaluation d'un poste, dans certaines méthodes d'évaluation.
Et lorsqu'il y a une décision importante à prendre, le dirigeant ou le manager est seul !



La prise de décision
Le schéma ci-dessus illustre le processus de décision "idéal".
Pour le comprendre, il nous faut revenir à l'idée des 4 fonctions psychiques de Jung.

Nous avons à notre disposition deux fonctions différentes pour percevoir le monde et acquérir l'information et deux fonctions pour l'évaluation d'une sitution et la prise de décision.

Le plus souvent, nous sommes plus à l'aise et plus performants avec l'une des deux fonctions qu'avec l'autre et nous l'utilisons de préférence.

Un processus complet de décision utilise les 4 fonctions.

Les deux façons d'acquérir l'information sont, selon Jung puis le MBTI :
  • la Sensation, où la perception du monde s'appuie sur les sens, on est dans l’ici et maintenant, le concret, le pragmatisme, le signe ;
  • ll'Intuition, où la perception du monde s'appuie sur une appréhension globale, liée aux associations de la personne, au symbole. On est dans le conceptuel, dans le futur (appréhension des possibles), la vision, l'imagination.
Ce sont des fonctions irrationnelles.

Les deux façons de prendre une décision sont, selon Jung puis le MBTI :
  • la Pensée, mode de décision logique, fondé la plupart du temps sur des critères de
    rationalité extérieurs au sujet : quel est le pour et le contre ? Qu'est-ce qui est juste selon les normes existantes ?
  • le Sentiment, mode de décision fondé sur les valeurs personnelles, subjectives, du sujet, ou leurs conséquences pour les autres, selon que la personne est introvertie ou extravertie. Quelle valeur est-ce que je donne à telle situation ? Qu'est-ce qui est bien pour moi, pour les autres ?

Pour résumer : La sensation nous dit que quelque chose existe. La pensée nous dit ce qu’est cette chose. Le sentiment nous dit ce que cela vaut à nos yeux. Et l’intuition nous dit d’où cela vient et ce que nous pouvons en faire (les possibilités)…

Il est nécessaire de distinguer le sentiment (en tant que fonction rationnelle se rapportant au jugement) de l’émotion, laquelle relève d’un complexe activé.

Nous possédons tous ces quatre fonctions, mais dans notre développement, nous privilégions l’une des fonctions, que nous utilisons préférentiellement, la fonction dominante. Celle-ci peut être extravertie, nous la montrons alors aux autres, ou introvertie, cette partie principale de notre personnalité n'est alors pas apparente.
Les trois autres fonctions sont plus ou moins développées, la fonction inférieure étant la plus inconsciente et celle qui nous joue le plus de tours en situation de stress.

Nos préférences psychiques risquent de privilégier certaines des phases de la décision au détriment des autres.

Catherine Farzat facilite, par ses questions et à l'aide du Dialogue Intérieur, une plus grande prise en compte de ces fonctions par les personnes accompagnées, ce qui impacte directement le processus de décision des dirigeants, managers et experts.

1 - Collecter les données du problème avec la fonction Sensation

  • Quels sont les faits ? Quel est leur degré de certitude ? Qu'est-ce qui a déjà été tenté pour résoudre des problèmes semblables ? Qu'est-ce qui a bien ou mal marché ? Quelles sont les ressources disponibles ? Ai-je assez d'informations ?

2 - Considérer l'origine, le but du problème, et balayer les options avec l'Intuition

  • D'où vient le problème ? Pour quoi (ce n'est pas une faute d'orthographe) ce problème ? Qu'impliquent les données ? Quelles conclusions en tirer ? De quelles autres manières pourrait-on examiner la question ?
  • Qu'est ce d'autre qui peut être en rapport avec le problème ? Quelles sont les théories qui permettent d'aborder ce genre de problème ?

La prise de décision
3 - Peser les conséquences de chaque option avec la Pensée

  • Quel est le pour ou contre de chaque option ? Quelles sont les conséquences logiques de chaque approche ? Quelles sont les conséquences logiques d'une absence de décision ? Quelle sera l'impact de chaque option sur les autres priorités ? A qui ou à quoi doit s'appliquer l'option choisie ?

4 - Evaluer les options avec la fonction Sentiment

i[Comment les options s'accordent-elles avec mes valeurs ? Oeuvrent-elles pour mon bien ? Pour le bien commun ? L'option choisie est-elle juste à mes yeux ?
Comment les choix affecteront-ils les personnes concernées ? De quelle manière chaque option contribuera-t-elle aux interactions positives ? Peut-on et comment compenser les désagréments ?
Comment aider les autres par cette prise de décision ? Comment la décision sera-t-elle communiquée ?

La prise de décision


5-La prise de décision est souvent source d'un conflit interne (cliquer ici) entre ces fonctions, ou entre d'autres aspects de soi (pour l'article objectifs et confrontation à l'idéal, cliquer ici). Le Dialogue intérieur est très utile dans ce cas et permet au moi du coaché de prendre position, après négociations internes.

James Whistler - Nocturne Grey & Gold Westminster Bridge
James Whistler - Nocturne Grey & Gold Westminster Bridge
6- Communiquer la décision

  • Quels sont les mots les plus justes pour faire passer le message avec le plus de diplomatie et de conviction possible (fonction Sentiment), avec le plus de clarté possible (fonction Pensée) ?
  • Quel est le moment le plus juste pour communiquer cette décision (fonction Sentiment) ?
  • Sur quels acteurs puis-je me reposer pour communiquer puis faire appliquer cette décision ? (fonction Sentiment)

7- Evaluer cette décision pour améliorer le processus (fonction Sensation, fonction Sentiment, fonction Pensée).

Nous avons chacun des facilités dans telle ou telle phase de décision et en contre partie des phases que nous avons tendance à négliger.

  • En négligeant la Sensation la définition du problème et les options qui apparaissent pourraient être déconnectées du réel ;

  • En négligeant l’Intuition beaucoup d'options passeraient inaperçues, l’on risquerait d’être guidé par de fausses évidences et par le pessimisme. Une trop grande focalisation sur la Sensation et les détails pourrait conduire à prendre l'accessoire pour l'essentiel, à manquer de vision, de cohérence et de créativité ;

  • En négligeant le Sentiment , la solution, excellente sur le papier, négligerait l'élément humain, la motivation des équipes, et risquerait d'être inappliquée par le poids des résistances internes....

  • En négligeant la Pensée, il y aurait perte du recul nécessaire à certaines décisions difficiles.


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